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Volonté et Habitude.  

MARDI 30 DÉCEMBRE 2008 
RAPPORTS ENTRE LA VOLONTÉ ET L'HABITUDE 8e 

Après avoir exposé la thèse et l’antithèse, ne pourrions-nous pas faire la synthèse? 
 
Le sens commun, instruit par l’observation vulgaire, considère l’habitude et la volonté comme des fonctions opposées et des puissances antagonistes. Mais un examen plus attentif nous a fait découvrir des faits qui justifient le jugement contraire.  
 
Ne pourrait-on pas réduire cette contradiction et déterminer quelles sont les habitudes qui minent la volonté, et quelles sont celles qui la fortifient? Quelles habitudes la volonté est-elle créatrice et quelles sont celles dont elle empêche la formation? 
 
La réponse donnée par Maine de Biron est classique, il est des habitudes actives, comportant une certaine tension de la volonté, et des habitudes passives, qui n’ont rien de volontaire. Avec les premières la volonté a une affinité étroite : C’est avec les secondes seulement qu’elle se trouve en antagonisme il ne faut pas considérer l’habitude comme une faculté analogue à l’intelligence ou à la volonté et composent en quelque sorte avec elles. L’habitude n’est qu’une manière d’être que peuvent acquérir toutes les facultés comme tous les organes! Toutes les fonctions, en vertu de l’habitude, ont une puissance renforcée, un exercice plus aisé et plus sûr : mais l’habitude n’est rien par elle-même. La volonté peut donc, comme l’intelligence et comme la sensibilité, comme la langue ou comme la main, acquérir des habitudes qui lui donnent, à elle aussi, force, aisance, sûreté. Elle est gênée parfois ou même annihilée par une habitude qui, suivant le mot de Sully Prudhomme, « endort la jeune liberté », Mais ce n’est pas l’habitude comme telle qui endort la liberté et entrave l’activité volontaire : C’est le développement, résultant de l’habitude, d’une fonction dont l’exercice s’oppose à celui de la volonté, par exemple la sensibilité ou l’automatisme physiologique. On réduirait sensiblement les difficultés que pose le fait de l’habitude si l’on se rappelait qu’elle n’est pas une chose ou une faculté mais un mode d’être ou d’agir de toutes les facultés, de la volonté comme des autres. 
 
LUNDI 29 DÉCEMBRE 2008 
RAPPORTS ENTRE LA VOLONTÉ ET L'HABITUDE 7e 
Les habitudes acquises involontairement, elles-mêmes, ne restent pas longtemps en marge de toute activité volontaire. Les impressions habituelles deviennent agréables et, pour nous procurer le plaisir que nous y trouvons, l’intelligence et la volonté entrent en jeu, se mettant, en quelque sorte, au service de l’habitude, et par là, la renforcent. Le petit fonctionnaire réglé comme une horloge aime cette vie sans imprévu. Aussi tend-il de tout son effort à éviter ce qui le troublerait, faisant preuve parfois, d’une irrésistible énergie pour se dispenser de toute dépense d’énergie. Si les animaux ont beaucoup moins d’habitudes que l’homme, n’est-ce pas parce qu’il leur manque la raison et la volonté, facteurs puissants de la formation et du maintien des habitudes? 
 
Mais, en revanche, la puissance de la volonté tient beaucoup moins à sa force primitive qu’aux habitudes qui, au cours de la vie, sont venues la renforcer. L’habitude de l’action use peu à peu les résistances que les choses et les impressions subjectives lui imposent : les difficultés qui paraissent insurmontables à l’origine s’évanouissent, et on écarte comme en se jouant des obstacles autrefois redoutés. En même temps, la force de la volonté est multipliée par son exercice même, et il arrive un moment où elle exige, pour se dispenser, un effort à sa mesure. Si l’officier des troupes coloniales ne peut pas se faire à la vie routinière des garnisons de la métropole, c’est qu’il a l’habitude d’une existence plus active demandant une tension constante de tout son être; cette activité et cette tension sont pour lui un besoin comme, pour d’autres, le calme plat des journées de bureau. Au lieu de s’affaiblir à mesure que les habitudes se fortifient, la volonté est, dans une grande mesure, faite d’habitudes. 
 
DIMANCHE 28 DÉCEMBRE 2008 
RAPPORTS ENTRE LA VOLONTÉ ET L'HABITUDE 6e 
La perfection de l’habitude ne consiste pas davantage dans la suppression de tout effort : l’habitude de faire effort et de maintenir compte parmi les plus importantes. De plus, cette habitude de l’effort se rencontre, quand on sait bien observer, dans un très grand nombre d’autres habitudes fort diverses. Il reste un certain effort chez le chauffeur le plus expérimenté qui ne s’abandonne jamais totalement à la contemplation du paysage et ne suit que d’une oreille la discussion qui a lieu derrière lui. La tricoteuse, dans un groupe qui bavarde, se réserve, c'est-à-dire qu’elle réserve une partie de son attention par le travail automatique auquel elle se livre; si, à un moment donné elle veut prendre à la conversation une part plus active, elle laisse son tricot, la discussion ne permettant pas un effort partagé – l’habitude ne supprime donc pas l’effort : elle supprime seulement les efforts maladroits, permet de réduire la tension à sa mesure la plus juste, et, par là, évite, non seulement la fatigue, mais encore les « râtés » de l’activité automatique fréquents chez les novices, précisément parce qu’ils sont trop tendus. Elle atténue moins l’effort que le sentiment de l’effort et, par là, la conscience même de faire effort. En définitive, il est des habitudes qui rendent l’effort plus aisé et plus sûr et contribuent ainsi à son développement, et non à sa disparition. 
 
Habitude et volonté ne sont pas nécessairement des forces antagonistes tendant à s’annihiler l’un l’autre. Au contraire, dans une certaine mesure, elles se prêtent une aide efficace, et la volonté collabore à l’activité habituelle, tout comme l’habitude est, dans bien des cas, un secours précieux de l’activité volontaire. 
 
Un grand nombre d’habitudes, nous l’avons dit, n’ont été acquises que grâce à un effort volontaire prolongé. Mais il ne faudrait pas croire qu’une fois acquises elles subsistent par elles-mêmes, indépendantes de la volonté. Elles ont coûté si cher que l’on ne saurait s’en désintéresser. Le sportif est soucieux de se conserver en forme, le tireur de ne pas perdre sa rapidité de visée, la pianiste de ne pas laisser ses doigts s’engourdir : si l’habitude péniblement acquise se maintient, c’est grâce à un effort diffus de volonté. 
 
SAMEDI 27 DÉCEMBRE 2008 
RAPPORTS ENTRE LA VOLONTÉ ET L'HABITUDE 5e 
En effet, il n'est nullement nécessaire pourqu'un acte mérite le qualificatif de volontaire, qu'il soit difficile. Sans doute, la difficulté vaincue peut montrer qu'il y a eu volonté et non activité automatique: ainsi l'effort que je dois faire pour me lever le matin me confirme que c'est pour un motif rationnel et non par abandon à mon penchant naturel que je sors de mon lit. Mais un acte n'en est pas moins volontaire pour être fait sans effort; ainsi, bien souvent, c'est sans effort que le juge porte son verdict et personne ne songera à déclarer son acte involontaire. Bien plus, la difficulté éprouvée montre les efforts possibles, je ne voudrai jamais autant de bien à un ennemi qu'à celui qui m'est naturellement sympathique; la volonté n'est totale que lorsque l'objet vers lequel elle se porte nous paraît totalement bon. L'acte volontaire n'est donc pas le résultat d'une activité intellectuelle crispée sur elle-même, sans facilité et sans aisance, sans rien de l'habitude. 
 
 
Réciproquement, il serait erroné de concevoir l'habitude comme un mode d'être totalement passif ou un mode d'agir purement mécanique, bref comme l'antithèse de la volonté. 
 
 
L'action habituelle ne se réduit pas à de purs réflexes, sans la moindre pensée, sans l'intention la plus vague. 
 
 
Prenez l'opération qui vous paraît la plus mécanique, par exemple la récitation d'une prière dite des milliers de fois ou les mouvements de la tricoteuse. Si vous essayez d'éxécuter, tout en vous livrant à un calcul mental difficile, un de ces actes qui paraissent se dérouler machinalement, vous commettez, ici ou là, quelque erreur: il n'y a de bon fonctionnement de l'automatisme psychologique que grâce à une attention diffuse et au contrôle inconscient de l'esprit. D'ailleurs, si les mouvements élémentaires que l'analyse discerne dans les opérations habituelles sont, dans une grande mesure, stéréotypés, il n'en est pas de même de leur groupement. Nous utilisons toujours les mêmes mots, et la plupart de nos formules ne sont que des clichés: Mais ces clichés sont groupés différemment suivant les circonstances, et on pourrait faire consister l'art ou l'habitude d'écrire dans le talent d'utiliser opportunément le mot ou le cliché connus de tous. Ainsi l'apprentissage consiste bien à multiplier les automatismes, mais encore plus à celui que la réflexion nous ferait choisir. Bref, la perfection de l'habitude serait, non pas de se passer d'intelligence, mais, au contraire, d'en pénétrer si intimement notre activité spontanée que nous n'ayons plus besoin d'y faire appel; de rendre son exercice si aisé qu'il devienne inconscient. 
 
VENDREDI 26 DÉCEMBRE 2008 
RAPPORTS ENTRE LA VOLONTÉ ET L'HABITUDE 4e 
Le mot d'ordre est en contradiction flagrante avec l'enseignement de tous les éducateurs, echo de la sagesse des siècles, qui nous recommandent de prendre le plus de bonnes habitudes possible. Cette remarque doit nous faire soupçonner que nous n'avons pas fait de l'objet de notre étude une analyse complète et qu'il ya d'autres points de vue à considérer. 
 
Habitude et volonté ne sont peut-être pas aussi dissemblables qu'on le pense, et l'action qu'elles exercent l'une sur l'autre n'est peut-être pas nécessairement une action destructrice. 
 
Il est essentiel à l'acte volontaire d'être conçu et dirigé par l'intelligence; un acte qui serait éxécuté sans intervention de pensée ne pourrait être attribué à la volonté. Mais il n'est pas nécessaire, pour qu'une action puisse être volontaire, que tous les éléments qu'elle comporte soient chaque fois, étudiés avec précision, réfléchis dans le moindre détail. Le chirurgien novice qui prépare une opération revoit avec soin l'anatomie de la partie du corps dans laquelle il doit intervenir, détermine le lieu et la forme des incisions; au cours de la séance opératoire, son esprit est complètement absorbé par l'examen des organes que son intervention met à nu. Dirons-nous qu'il a manifesté plus de volonté que le Vieux praticien qui, comme en se jouant, en quelques coups rapides et décidés, a tranché dans les chairs et atteint l'organe qui réclamait des soins? Au contraire, on trouvera que la prudente lenteur du jeune chirurgien témoigne d'une volonté qui n'est pas encore assez forte, et on hésitera à se confier à lui. Un acte volontaire est donc dirigé par l'esprit, mais il n'est pas nécessaire que l'esprit soit tout entier appliqué à son éxécution. Il suffit qu'on se soit representé le but et que, une fois pour toutes, on ait déterminé les moyens: l'habitude, contrôlée par une attention diffuse, fait le reste.  
JEUDI 25 DÉCEMBRE 2008 
RAPPORTS ENTRE LA VOLONTÉ ET L'HABITUDE 3e 
Différent si profondément dans leur nature, volonté et habitude exercent l'une sur l'autre une action inhibitrice profonde; le développement de la volonté est un obstacle qui s'oppose à l'établissement des habitudes; le règne des habitudes consacre l'esclavage de la volonté. Sans doute, il est des habitudes appelées volontaires: soit que les premiers actes qui les implantèrent aient été posés volontairement, soit que l'habitude elle-même ait été voulue et acquise méthodiquement par la répétition systématique de certains actes. C'est le cas des habitudes de politesse, de celles que l'on acquiert au cours de l'apprentissage ou de la formation: goût musical ou littéraire, habileté professionnelle, amour du travail..... 
 
Mais, volontaires à l'origine. Ces attitudes de l'esprit, une fois devenues de vraies habitudes, sont indépendantes de la volonté. Bien plus, elles tiennent la volonté sous leur dépendance: elles se transforment, en effet, en besoins impérieux exigeant d'être satisfaits, même lorsque la raison conseille d'y renoncer. N'a t-on pas vu les savants incapables de maîtriser leur aspiration à savoir et sacrifier à leur passion des devoirs supérieurs, comme le soin de leur famille? 
 
À plus forte raison la volonté est-elle affaiblie par une habitude qui s'est créée sans elle. Regardons ce vieux fonctionnaire à qui l'administration a assuré une existence facile et unie. Tout, dans sa vie professionnelle et dans sa vie domestique, est réglé sans qu'il ait jamais à prendre une décision de quelque importance. 
 
Bientôt, il se trouve pris dans un cadre d'habitudes dont il est prisonnier: l'heure des repas, sa place au café, le trajet suivi pour aller au bureau, tout, jusqu'aux plaisanteries échangées quotidiennement avec ses collègues, est stéréotypé. Aussi le moindre changement le déconcerte; l'innovation la plus insignifiante pose pour lui des problèmes pratiques devant lesquels il s hésite; si jamais il était acculé à prendre en lui, l'habitude a supplanté la volonté. 
 
Voici maintenant, à l'opposé, de type de l'homme chez qui le développement de la volonté a presque supprimé la faculté de contracter des habitudes. C'est un officier qui s'est proposé pour un territoire à organiser et à purger des dissidents dans le Haut-Atlas. Il dort quand il en a le temps, mange ce qu'il trouve, se le pose en changeant d'occupation, se trouve constamment devant des problèmes imprévus qu'il résout comme il peut. Que nous sommes loin de la routine bureaucratique! Pour tenir dans ces avant-postes de la civilisation, il faut l'action inventive et novatrice d'un esprit toujours en éveil et d'une volonté aussi souple que tendue. Que ce chef de poste soit rappelé dans une garnison de la métropole, il lui sera bien difficile de s'adapter aux corvées ennuyeuses et faciles devenues pour ses camarades d'école un passe-temps nécessaire. Il piaffe d'impatience et, au bout de quelques mois, ayant vainement essayé de rénover des méthodes qu'il juge surannées, il demande à rejoindre son Atlas sauvage. 
 
Le développement de sa volonté semble avoir supprimé en lui le pouvoir de s'adapter dans une vie enserrée dans un cadre d'habitudes. 
 
Ainsi, habitude et volonté paraissent comme les deux pôles opposés de la vie de l'esprit, deux forces antagonistes qui se disputent la prééminence. 
 
Et comme la volonté seule est spécifiquement humaine, tandis que l'habitude est un mode d'être ou d'agir commun à tous les êtres vivants, le mot d'ordre à donner à qui veut développer en soi l'humaine nature devrait être celui-ci: cultivez en vous la faculté de vouloir, mais gardez-vous, comme du plus grand obstacle à votre progrès, de toute habitude; que toute votre activité soit toujours commandée par la volonté. 
 
MARDI 23 DÉCEMBRE 2008 
RAPPORTS ENTRE LA VOLONTÉ ET L'HABITUDE 2e 
L'habitude, en effet, passe pour un mode d'agir mécanique. Les divers mouvements élémentaires dont se compose un acte habituel se succèdent sans que la réflexion ait à intervenir; le premier déclenchant le second et le second les suivants, jusqu'au dernier que les circonstances changent et que l'action habituelle ne soit plus adaptée, elle tendra à se reproduire, stéréotypée, au risque de manquer le but. Ainsi, celui qui a appris la dactylographie ne pourra pas, de longtemps, avec un clavier différent, oublier la place des lettres dans l'ancienne machine et, malgré lui, ses doigts continueront à les chercher où elles ne sont plus. La perfection de l'habitude aboutit même à une sorte d'inconscience des opérations executées: demandez même de le ralentir, de manière à vous permettre de le mieux observer. 
 
Cette lenteur devrait lui donner encore plus de sûreté; au contraire , elle la déconcerte; la tricoteuse s'embrouille et ne retrouve sa facilité de travail que lorsqu'elle a repris son allure normale et son mode d'activité purement mécanique, l'habitude supprime l'effort et la difficulté, sans lesquels la conscience peu à peu s'assoupit et s'endort. On le dit couramment: l'effort résulte d'un manque d'habitude. Le jeune, conscrit, fatigué après quelques kilomètres de marche, doit faire effort pour arriver jusqu'à l'étape: il n'est pas entraîné, il manque d'habitude. L'apprenti chauffeur est toujours tendu, l'oeil fixé sur la route, les mains crispées sur le volant, le pied toujours en alerte pour freiner au moindre incident: Seule, l'habitude, résultant de nombreux kilomètres parcourus, fera tomber cette épuisante tension. Le jeune latiniste doit bouder son esprit pour suivre l'argumentation de Cicéron, tandis qu'il comprend aisément les motifs mis en avant par un député en faveur d'un projet de loi: C'est que le latin ne lui est pas familier, tandis que le français est sa langue habituelle, là où il y a habitude, il n'y a plus d'effort. 
 
LUNDI 22 DÉCEMBRE 2008 
RAPPORTS ENTRE LA VOLONTÉ ET L'HABITUDE 
Volonté et habitude nous laissent tout d'abord l'impression, considérées en elles-mêmes, de deux manières d'être ou d'agir essentiellement différentes; considérées dans l'action qu'elles exercent l'une sur l'autre, comme des forces opposées et antagonistes. 
 
N'est volontaire, en effet, que l'acte éxécuté avec la connaissance du but poursuivi et des moyens mis en oeuvre pour aboutir au résultat désiré. Ainsi, voulant traiter ce sujet et obtenir une appréciation meilleure que celle que me mérita un sujet antérieur, je me suis organisé, en tenant compte des recommandations qui me furent faites et de ce que m'a appris l'expérience: J'ai longuement réfléchi sur le texte proposé, sachant combien il est fréquent de "passer à côté de la question"; une fois la question précisée, j'ai fait quelques lectures dans l'espoir de trouver un peu de lumière sur le problème à résoudre; enfin, connaissant la paresse naturelle de mon esprit, facilement disposé à recevoir et à assimiler, mais porté à esquiver l'effort nécessaire pour créer et pour produire, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai commencé à écrire. 
 
Nous arrivons à un second élément que, plus ou moins consciemment, nous jugeons indispensable à l'acte volontaire: l'effort, c'est à dire un déploiement supplémentaire d'énergie pour surmonter une difficulté particulière. Sans doute, on reconnaîtra bien à l'acte global constitué par mon sujet la qualité de volontaire. 
 
Mais, s'il faut préciser dans quelles opérations particulières est intervenue la volonté, on signalera celles dans lesquelles j'ai dû vaincre un obstacle: l'examen approfondi du texte qui donnait le thème du sujet, la mise en train de la rédaction. Une fois bien en train, la plume court toute seule sur le papier. Si j'arrive au bout de mon travail, c'est bien en vertu de l'acte de volonté qui a déclenché la série des mouvements qui aboutissent au but visé, mais ce n'est plus la volonté qui dirige mon activité: je marche grâce à la vitesse acquise, automatiquement, par suite de l'habitude de penser et d'écrire. 
 
Publié par Eddy J. Constant Pierre